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LES EXPOSITIONS

Les exposition présentent les récits et portraits photographiques d'habitantes et d'habitants qui ont accepté de partager un peu de leur histoire. Une réalisation audiovisuelle donne un autre regard sur les témoignages (voir page "Portraits audios et audiovisuels") et une restitution théâtrale des récits repris par d'autres personnes peut également avoir lieu juste avant la projection (voir page "Restitutions théâtrales"). Des extraits audios peuvent également être diffusés conjointement à l'exposition ou sur une web radio, (voir exemple "Portraits audios et audiovisuels ").

Photo ci-dessus : Des habitants de Cheche, juillet 2022

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EXEMPLE DE PORTRAIT
POUR EXPOSITION OU PUBLICATION

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Noura

Mes parents, venus d’Algérie, se sont installés dans le Gard. J'y suis née et j'y ai grandi. C’est ma terre. Nous avions la belle vie ! Nous vivions tous ensemble, Maghrébins, Espagnols, Français, pieds noirs et des gitans avec lesquels on « faisait l’ail », ce que j’ai adoré lorsque j’étais enfant…

Mon père était dans le bâtiment, en tant que ferrailleur. Il a travaillé toute sa vie pour bâtir sa maison en Kabylie et lorsqu’il a eu sa retraite, en 1985, il a voulu retourner dans son village. Avec mes cinq frères et soeurs, nous étions tous nés en France. Nous avons fait nos bagages et nous sommes tous partis. J’avais 16 ans. Les mœurs et les coutumes étaient très différentes là-bas de ce que nous connaissions. Tout le monde regardait ma façon d’être, de m’habiller aussi. Je suis allée au lycée, mais comme je parlais kabyle et que je ne connaissais pas l’arabe, je n’y suis restée  qu’un mois avant d'être déscolarisée. Seule, la plus grande de mes sœurs a poursuivi ses études, parce qu’elle avait déjà eu son bac et France et qu’elle a pu ainsi aller directement à l’université, à Alger. J’ai suivi des formations de couture et de broderie, parce qu’il fallait bien faire quelque chose. Je me suis mariée alors que je n’avais même pas 18 ans et, assez rapidement, j’ai divorcé. Je suis revenue en France. 

J’ai décidé d’être assistante maternelle. C’est un métier que j’aime ! Depuis 21 ans, je vis et je travaille dans mon appartement, sur la barre Oudiné. Lorsque je suis arrivée, le quartier était beau et nous avions tout ce qu’il fallait. Ce qui est triste, c’est que ça se dégrade. Je pense que si j’avais travaillé dans le libéral au lieu d'une crèche familiale, ç'aurait été difficile de trouver des familles pour me confier leur enfant. Heureusement, quand les parents voient que leur enfant est bien, ils sont rassurés et acceptent l'immeuble. Dans le voisinage, tout le monde se connaît, tout le monde se côtoie. Même s’il y a des soucis, la jeunesse est agréable avec nous. Quand on a besoin d’aide, ils sont là. C’est comme une famille, avec ses qualités et ses défauts. La famille parfaite n’existe pas ! Ma grande fille dit que, ailleurs, il n’y aura pas cette vie, cette ambiance, cette communauté.

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Barre Oudiné, Paris 13e

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